lundi 24 mars 2014

J+78



BONJOUR !

Après plus de 3 semaines de silence, je prends grand plaisir à me reconnecter à vous qui m'êtes importants. Lire de vos nouvelles me donne toujours une belle pêche, et je suis très heureux de pouvoir partager un bout de mes aventures avec vous.

Nous avons établi le camp à Shanghai, au 20e étage de l'une de ses nombreuses tours, gentiment hébergés par des amis de l'ESCP. Nous y restons 10 jours, le temps de faire nos visas russes (eh oui...encore un !) et de s'équiper en vêtements plus chauds.



Ci-dessous, quelques photos et ressentis, et comme je parle de deux pays et que j'ignore quand je réussirai à dégoter un ordinateur à nouveau, c'est double ration !

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Le nord du Laos s'est révélé très différent du sud; paré de magnifiques montagnes, mais tout aussi charmant et rustique. Nous y faisons difficilement 100km/jour, les routes sont souvent de terre et ça nous arrive de ne pas voir une seule voiture dans notre sens de toute la journée....




Parfois, la route s'arrête tout bonnement...
et on se retrouve obligés de prendre le bateau pour 2h pour traverser ce gigantesque nouveau lac artificiel

Mais, le long de cette route, on trouve vraiment de tout :
- des gens exceptionnels





- des professeurs qui vous tracent une carte de la région au tableau

- des villages où on vous invite à dormir dans la maison du chef


- des grandes jarres abandonnées


- des pick-up très douillets.....
....mais très fragiles

- des supers spots de camping


- des rivières glacées pour l'hygiène

- mais surtout beaucoup de bières !

Du coup, on est absolument enchantés par le Laos !

 12 mars 2014 - Ban Mouang Mouy, LAOS

Des rencontres. Qui m'émeuvent, qui m'inspirent et qui me donnent une énergie incroyable !

Hier soir, la bière aidant, j'ai réussi pour quelques instants à me soulever virtuellement à la situation. Je la regardais de haut, et elle était joyeuse cette tablée ! Sous un arbre, d'où pleuvaient des feuilles, était posée une table de fortune. Le soleil déclinait et illuminait les éclats de rire d'un ivrogne. A ses côtés, "mon frère", un homme sans cou, Alice, moi-même, et surtout Patsi, ce gringalet aux trois mots d'anglais qui a eu l'extrême bonté de nous ramasser sur le bord de la route et de nous offrir ensuite ces nombreuses tournées de beerlao ! Heureusement, nous avons réussi à échapper à la tradition du gobage d'oeufs crus pour l'apéro...

Deux jours plus tôt, nous partagions une bière et des histoires avec un canadien et une anglaise, grands voyageurs au volant d'une impressionnante moto "micky mousy".

Le lendemain matin, ce cher François-le-français, 68 ans au volant d'un petit camping car sur la route - que dis-je ? LES routes ! - du monde depuis 2007, nous invitait à prendre le petit-déjeuner dans son chez lui roulant et cosy.

Plus tard, l'un de nos conducteurs n'hésite pas à sortir quelques kilos de hashish de sous le siège d'Alice et nous nous retrouvons à faire un bout de sa tournée...

Ce n'est pas tout !

Il y a aussi Mickael, ce sociologue allemand rédigeant une thèse sur l'éco-tourisme, avec qui nous passons une après-midi à randonner dans les bois à la recherche d'une cascade invisible et toute une soirée à refaire le monde balançant entre ses tendances anarchistes et nos tendances naïves.

Et aussi ces villageois que nous avons rencontrés au terme de longues heures d'attente sur cette route de montagne absolument déserte, et qui nous ont rincés en bouffe et (encore une fois !) en beerlao..., les "restes" de la cérémonie de mariage à laquelle ils étaient en train d'assister.

Mais surtout, il y a tous ces sourires croisés, ces regards d'enfants mi-effrayés mi-hilares que nous déclenchons en grande pompe juchés comme nous sommes à l'arrière des pick-ups. Il y a ces "mille" enfants curieux qui m'entourent en ce moment même et qui se demandent certainement ce qu'un phalang barbu adossé à l'une de leurs maisons peut bien être en train de gribouiller sur ce carnet abimé...

Ces rencontres, belles et improbables, sont le ciment de ce beau et improbable voyage.

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La transition Laos-Chine est assez violente tant les contrastes sont marqués. Mais le pays est très accueillant et nous gratifie d'un beau wlecom dès notre arrivée


Notre rythme n'est plus le même : on se bouffe de l'autoroute à gogo pour réussir à traverser ce géant... du coup; on voit surtout des stations services
et des grosses villes

C'est pas très glamour mais ça ne nous empêche en aucun cas de faire des rencontres incroyables et c'est ça qui compte :
- séance photos sur la bande d'arrêt d'urgence (et magnifique déhanché de ma part...)

- "bus de chinois-stop" (on l'avait pas encore à notre collection de véhicules stoppés celui-là...)

- visite d'usine improvisée

- employés du péage qui nous offrent le dîner

- femme sans tête (garantie sans trucages !)

- policiers et interviews TV...

On trouve aussi des petits endroits pleins de charme pour passer des nuits reposantes

Mais, le gros hic c'est qu'il commence à faire pas mal frisquet !!

Pas d'inquiétudes, on s'équipe à Shanghai entre deux raclettes...


En un peu plus détaillé ça donne ça :

19 mars 2014 - Nanchang, CHINE

Nous bouffons des kilomètres ! Malgré le nombre impressionnant d'accidents qu'elle engendre, l'autoroute chinoise est plutôt monotone. Et pourtant... chaque jour réussit à être une aventure, que ce soit à travers soleil et chaleur étouffante ou grisaille, froid et pluie.

C'est l'aventure parce que nous réussissons encore à innover : faire du "bus-stop" à deux reprises, planter le camp au milieu de carcasses de voitures avec le doux sifflement de l'autoroute pour berceuse, ou, mieux, dormir dans la salle de réunion d'un commissariat...

Mais surtout, c'est l'aventure parce que c'est les rencontres ! Je pense - sans être exhaustif - aux deux jeunes qui nous ont invités à leur table pour déguster un "rat musqué/raton laveur" puis qui nous ont avancés de 300 bornes non pas sans nous inviter à déjeuner entre temps... aux policiers qui nous ont pris en stop puis qui nous ont dégoté notre prochain chauffeur, aimable pilote de F1 qui n'hésite pas à slalomer entre les bus et les camions sur la bande d'arrêt d'urgence à plus de 200km/h... aux employés du péage qui nous ont arrêté une voiture... aux employés d'un autre péage qui nous ont offert de quoi dîner et grâce à qui nous avons rencontré les policiers de ce soir... ces policiers qui viennent nous chercher, gyrophares hurlants, au péage pour nous déposer, après nous avoir offert le dessert dans la voiture, au commissariat.... la première question du chef étant "avez-vous mangé ?", le ton est donné : nous dormirons ici, puis; après le petit-déjeuner, ils nous ramèneront sur notre bien-aimé G60 de laquelle nous nous étions trop éloignés...

Je crois rêver !! Les gens sont d'une gentillesse surnaturelle. J'ai bon espoir pour l'avenir avec de telles perles.

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A vous les studios, j'ai hâte de vous lire.

Prenez tous bien soin de vous.

Pensées,
Pierre.



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